Totémiques ! Etranges et Merveilleux Sylvestres Mélanges Objets uniques
D’abord il y a l’argile.
La matière Première, celle que les humains ont su transformer, modeler, cuire, dès l’aube de l’humanité.
Ensuite il y a le blanc.
Couleur précieuse, celle de la neige et du froid, qui peu à peu nous abandonnent… par notre faute.
Enfin il y a le feu.
Terrible, destructeur, impitoyable. Le feu ne pardonne pas. Nous avons cru le maîtriser… il n’en est rien. Jouer avec le feu : n’est-ce pas ce qui nous distingue, nous autres humains, des autres animaux ?
Je travaille à La Belle Etoile, entourée d’arbres et d’animaux. Travailler l’argile et le feu, c’est peut-être pour me rappeler qu’autrefois, nous, humains, portions un regard différent sur nos cousins sauvages : respect, bienveillance, fraternité du vivant… Toutes choses à faire revenir au monde pour oser imaginer des lendemains moins désenchantés.
Je modèle toutes mes œuvres en creux.
Dans une terre à grès chamottée qui vient de Mehun-sur-Yèvre.
Pour donner vie à ce qui naît de mes mains, je prépare à l’avance de petits éléments (yeux, bois, cornes, plumes) en grès ou porcelaine, que je cuis à haute température.
Ces éléments sont ensuite inclus dans les modelages avant finition. Texturées, gravées, craquelées, les pièces reçoivent des engobes argileux ou des minéraux purs pour donner des teintes naturelles.
Après une première cuisson de dégourdi, certaines pièces sont émaillées « raku nu » avec un engobe et un émail de sacrifice, cuites au four à gaz puis enfumées à chaud. D’autres sont cuites en gazettes au four à bois.
J’ai construit moi-même mes fours, conçus pour consommer le moins d’énergie possible.
crédits photos : Cécile Auréjac / Franck Watel / Jérémie Logeay Cécile Auréjac est adhérente à Ateliers d'Art de France